Confinement. Les Ateliers de la Mabilais à l’arrêt. Solidarité avec le GRAAL 35

« Ici, les salariés ont tous une tablette », rappelle Hélène Royer, la directrice des Ateliers de la Mabilais, à Noyal-sur-Vilaine, près de Rennes. En temps normal, chaque matin, les salariés pointent via leur tablette. « Pour accéder, le code est simple. Quatre caractères qu’ils ont appris. » Des lettres ou des symboles. Tout est simplifié et l’établissement possède son propre cloud (plateforme de sauvegarde de données en ligne). Chacun des 136 travailleurs a sa tablette. « C’est un outil de travail. Ils doivent l’avoir pour travailler ».

« En période de confinement, c’est devenu un outil de communication », explique Hélène Royer. Les ateliers sont fermés. « Nous avons pris la décision, dès le début. Certains de nos salariés sont des personnes à risques. » Seulement quelques accompagnants fabriquent des palettes pour un client maraîcher.

Difficile de faire comprendre le confinement

Les travailleurs en situation de handicap sont donc confinés chez eux, « soit en logements autonomes, soit chez leurs parents ou en foyers. Ceux qui sont seuls s’ennuient ». Les accompagnants ont dû procéder à un travail d’explication sur le Covid-19. « C’était difficile pour ces personnes qui ont l’habitude d’être ensemble. Aller seul faire des courses n’était pas dans leur schéma. »

La vie quotidienne se structure beaucoup autour de leur tablette et des applications. Les travailleurs sont tous en interactivité. Une façon de « permettre à chaque personne d’être autonome dans la vie et de devenir chef de sa vie ».

Par ailleurs, ils étaient en boucle sur les chaînes d’info et étaient très angoissés. « Il a fallu leur apprendre à gérer les fakes news, mais aussi expliquer que ce qu’ils voyaient se passait ailleurs. En tous les cas, pas chez eux ».

L’association a tout de suite mis en place des suivis téléphoniques et un site commun a été créé pour les travailleurs de la Mabilais. « Ce site est également destiné à l’ensemble des résidents de foyers, des usagers des accueils de jour, mais aussi de toute la population. C’est un site public. Il est animé et joyeux, et surtout pour être en lien avec tous. »

L’association Graal 35 réunit les compétences

Avec l’association Graal 35 (Groupe de recherches et d’actions des associations locales en Ille-et-Vilaine), les établissements et les services médico-sociaux du département jouent la carte de la solidarité face au coronavirus. « Chaque jour, y compris le week-end, nous avons une conférence téléphonique, à 16 h, informe Hélène Royer. C’est inédit. »

Depuis le début du confinement, les professionnels ont un objectif en tête. « Jouer la carte de la solidarité, afin de mutualiser les moyens et permettre à toutes les structures, de la plus petite à la plus grande, de faire face à l’épidémie », explique Guillaume Catroux, président du Graal.

Une mutualisation des ressources a donc été lancée. « L’idée est d’identifier les ressources de chaque établissement et de les partager avec les autres associations » , poursuit Guillaume Catroux. C’est le cas d’un moniteur de la Mabilais qui est parti en foyer de vie. Plus de 500 établissements et services peuvent potentiellement s’entraider.

Une cellule d’écoute psychologique a été créée. « L’objectif est de libérer la parole. Celle de nos professionnels sur le terrain en répondant à leurs craintes et celle des personnes en situation de handicap et leurs familles, qui sont de plus en plus coupées du monde au fur et à mesure du confinement. » Guillaume Catroux conclut : « C’est ensemble que nous réussirons à faire face à l’épidémie. »

Site : http://mabilais-ateliers.fr/

Source : https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/crise-du-coronavirus/coronavirus-les-ateliers-de-la-mabilais-l-arret-les-salaries-s-ennuient-6807149